Page:Fendrich - Les Sports de la neige, 1912.djvu/68

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE SKI

Il faut encore noter dans ces attaches le bruit du mécanisme métallique, qui souvent se fait entendre et est un supplice intolérable qui nuit beaucoup à l’esthétique de ce sport.

L’attache du ski alpin est donc une invention à laquelle on ne peut pas refuser de l’ingéniosité, mais qui a pourtant quelque chose de don-quichottesque. Comme ses défauts sont aplanis en partie par une certaine technique de marche, elle ne peut pas être classée, malgré tout, parmi les plus mauvaises.

Attache de Huitfeld. — Cette attache est la meilleure parce qu’elle est la moins dangereuse et permet cependant de faire du chemin. Elle est simple sans être lourde et inajustable comme l’attache à semelle ; elle n’acquiert pas, d’autre part, sa facilité d’ajustage par des vis et des ressorts métalliques comme l’attache du ski alpin. Quand c’est nécessaire, après une forte chute par exemple, elle cède sagement. Elle est plus légère que les deux autres attaches et maintient suffisamment le pied.

Avant tout, elle permet au skieur un contact plus intime avec le ski, car la semelle par laquelle le pied lui transmet sa volonté est la semelle même du soulier. Il y a, il est vrai, un léger inconvénient à cette attache : les deux bandes métalliques assez fortes, entre lesquelles est placée la semelle, laissent sur celle-ci leur empreinte et en fatiguent un peu les bords. Mais si le skieur ne fait pas avec ses chaussures autre chose que du ski, ou s’il les emploie tout au plus à faire des excursions en montagne, ce défaut d’élégance, qui du reste ne nuit pas à la semelle elle-même, est en somme négligeable.

La marque la plus caractéristique de l’attache de Huitfeld est le logement de la courroie. C’est une mortaise qui traverse le ski en son milieu, latéralement, et dont dépend l’organisation de toute l’attache. C’est à travers cette ouverture que l’on passe la légère bande d’acier Bessemer revêtue à l’intérieur de cuir, et qui, relevée des deux côtés, est appliquée exactement contre la semelle du soulier. Les extrémités sont reliées par-dessus le soulier au moyen de la courroie du bout du pied. Elles forment mâchoire et maintiennent le pied à la naissance des orteils. C’est aussi à travers cette cavité que passe la courroie qui entoure le talon et serre le pied contre

( 56 )