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L’ATTACHE

dère des deux camps avec plus de compréhension et par conséquent plus de courtoise indulgence.

L’attache alpine exige une technique particulière de marche, la technique de Lilienfeld, au sujet de laquelle son inventeur a écrit un ouvrage plein de verve et de clarté. Une semelle élastique d’acier, mobile autour d’un axe horizontal, réglable d’après la longueur et la largeur du pied, lie fortement ce dernier au ski et empêche tout déplacement latéral de sa part : c’est pourquoi les chutes peuvent facilement devenir dangereuses. Les habitants de Lilienfeld savent bien pourquoi ils ne sautent pas !


ATTACHE ALPENSKI.
En pays accidenté, et c’est le cas dans cette région, on évite les chutes en faisant un détour. Au lieu de laisser les skis descendre la montagne à toute allure, on parcourt les pentes en faisant des lacets. Ce genre de marche est facilité par la maîtrise complète du ski, maîtrise qui est rendue plus commode par une forte attache rigide.

Une longueur de ski moindre que la normale facilite aussi la marche en lacets. Enfin les skis tout à fait plats et ne comportant pas la cannelure médiane des Norvégiens offrent un avantage réel sur les skis avec cannelure. Le ski alpin possède donc ces caractéristiques : il est plus court que le ski de Telemark et n’a pas de cannelure.

Son attache répond comme lui à un besoin particulier. Mais celui qui veut pouvoir, s’il en a envie, laisser filer ses skis en pleine course — et à qui ne viendrait pas une fois cette folle envie ! — ou qui désire posséder l’art complet du ski et la souplesse dans la marche, ne doit pas se servir d’attache alpine.

Elle est toutefois à conseiller aux personnes d’un certain âge à qui de la prudence s’impose. La marche en plaine ou en montagne ; quand on peut facilement pousser son ski, a, en soi, quelque chose d’extrêmement agréable, et peut-être plus encore avec l’attache de Bilgeri, une nouvelle imitation perfectionnée de l’attache du ski alpin.

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