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LE SKI

Clubs de ski dans les Alpes d’abord, puis dans les Pyrénées, puis en Auvergne, dans les Vosges et même, plus tard, en Algérie. Grâce à l’exemple donné par leurs membres, à une propagande intense faite sous le patronage du Club Alpin Français, ces clubs développèrent ce sport parmi les populations de leurs régions respectives.

Dans les Alpes, en particulier, les enfants, eux-mêmes séduits, abandonnèrent leurs patins, leurs « carrosses » (sorte de luge très basse), utilisèrent des douves de tonneaux munies d’un simple étrier et s’exercèrent dans les champs couverts de neige à glisser et même à sauter. Ils ont formé une forte pépinière de jeunes gens souples et hardis qui arriveront sans doute sous peu à opposer aux champions norvégiens, jusqu’alors invincibles, de rudes adversaires.

D’ailleurs en 1909, un jeune Français, Couttet, originaire de Chamonix, fut envoyé par les soins du Touring Club de France au Concours de Holmenkollen, en Norvège. Il est le premier Français qui ait pris part à cette redoutable épreuve où il fut très honorablement classé à l’épreuve de saut.

Un premier Concours International eut lieu en mars 1907 au Mont Genèvre, dans le Briançonnais, avec la collaboration des troupes alpines de France et d’Italie. On y vit aussi quelques professionnels norvégiens. Ils furent étonnés des résultats obtenus par les troupes françaises, composées de jeunes gens ne connaissant le ski que depuis deux hivers au plus. Leurs belles performances, dues à l’énergie, la hardiesse et l’habileté légendaires du soldat français, émerveillèrent le célèbre champion norvégien Durban Hansen lui-même, qui vit l’École Régimentaire en tenue de campagne, sac au dos, avec une technique à peine supérieure à celle du début, accomplir des prouesses remarquables, dans un terrain particulièrement accidenté et rempli d’embûches.

En somme, on peut dire que ce Concours fut un fait capital au point de vue du ski. Les Norvégiens y avaient enseigné, à des élèves attentifs et préparés à les comprendre, les vrais principes de la descente, la beauté du saut, l’emploi de deux cannes et

l’usage et la pratique des Telemark et Christiania.

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