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APPLICATIONS DU SKI

rapidement, et, lorsque l’épaisseur de la neige permet encore aux chevaux de se déplacer à grande allure, de se faire traîner par des cavaliers pour qui ils deviennent des soutiens remarquablement mobiles. Dans ce cas, on peut dire que les corps des skieurs peuvent, suivant les circonstances, jouer le rôle, sinon de cavalerie d’exploration, du moins de cavalerie de première ligne ou bien encore d’infanterie cycliste.

En montagne, au contraire, ou les grandes masses manœuvrent plus difficilement, et où il est impossible de maintenir suffisamment de cohésion dans un groupe important de skieurs, les troupes combattant en hiver seraient convoyées par des mulets portant munitions et mitrailleuses. Elles utiliseraient la raquette, qui aurait l’avantage de créer pour les bétes de somme des pistes suffisamment tassées, mais les services de sûreté et de reconnaissances seraient beaucoup plus rapidement effectués par des skieurs pouvant au besoin tenter un coup de main.

Quelles que puissent être ou devenir les opinions des hommes compétents au sujet de l’utilisation du ski en temps de guerre, il est indiscutable, en tout cas, qu’il est des plus utiles dans l’armée en temps de paix.

Il a permis aux différents postes d’hiver, trop longtemps isolés jusqu’alors, d’être reliés entre eux ; il a facilité le trajet des courriers et même les ravitaillements, car il est possible, quoi qu’il paraisse, de porter à ski des fardeaux, de chercher du bois dans les forêts et de se livrer à nombre d’occupations analogues.

Enfin le côté sportif du ski a été très utile aux petites unités des postes, auxquelles il a apporté une distraction saine et dont il a pu parfois relever le moral. Nous n’insisterons pas, l’ayant déjà fait ailleurs, sur la propagande, par l’exemple, des soldats en activité de service ou libérés, auprès des populations rurales ; ce n’est pas là le moindre des bienfaits du ski militaire.

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