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Mme DUFRESNOY.
PLAINTES D’UNE JEUNE ISRAÉLITE SUR LA DESTRUCTION
DE JÉRUSALEM.

Ô mes pleurs, ne tarissez pas,
Mouillez jour et nuit ma paupière ;
Soleil, à mes regards dérobe ta lumière ;
La fille de Sion, Jérusalem, hélas !
Sous un joug odieux courbe sa tête altière.
Ô mes pleurs, ne tarissez pas,
Mouillez jour et nuit ma paupière.
Comment du Chaldéen reçoit-elle des lois,
La cité maîtresse du monde,
Qui naguère imposait le tribut à cent rois ?
Ô ma chère patrie ! ô douleur trop profonde !
Tout Israël captif est sans force et sans voix.
Comment a succombé l’orgueil de ta puissance ?
Comment tant de guerriers armés pour ta défense
Laissent-ils échapper le glaive de leur main ?