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Prie et travaille, ô toi que peut surprendre,
Loin d’un époux, le monde, le plaisir ;
Par la prière occupe un cœur trop tendre,
Par le travail un dangereux loisir.

Prie et travaille en tes sombres retraites,
Beauté qu’à Dieu l’on veut sacrifier :
Crains, en priant, les biens que tu regrettes ;
En travaillant cherche à les oublier.

Prie et travaille, homme vain, femme altière,
Riche qu’attire un pompeux attirail :
Que reste-t-il à notre heure dernière,
Hors la prière et les fruits du travail ?

Prie et travaille, ou redoute le blâme :
Avec raison enfin on le redit ;
Car la prière est le charme de l’âme ;
Et le travail le repos de l’esprit.