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MME VERDIER.

LA FONTAINE DE VAUCLUSE.


Ce n’est pas seulement sur des rives fertiles
Que la nature plaît à notre œil enchanté ;
Dans les climats les plus stériles
Elle nous force encor d’admirer sa beauté.
Tempé nous attendrit ; Vaucluse nous étonne ;
Vaucluse, horrible asile, où Flore ni Pomone
N’ont jamais prodigué leurs touchantes faveurs,
Où jamais, de ses dons la terre ne couronne
L’espérance des laboureurs.
Ici de toutes parts elle n’offre à la vue
Que les monts escarpés qui bordent ses déserts,
Et qui, se cachant dans la nue,
Les séparent de l’Univers.
Sous la voûte d’un roc, dont la masse tranquille
Oppose à l’Aquilon un rempart immobile,
Dans un majestueux repos,
Habite de ces bords la Naïade sauvage :