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Je vois ton Sépulchre couvert.
C’en est fait ; tu viens de paroître :
La Mort a reconnu son Maître ;
Et le Tombeau s’est entr’ouvert.

Frémis, Sion ; de ton audace
N’espère pas l’impunité :
Crains la prophétique menace
D’un Dieu justement irrité.
Déjà les Légions Romaines
Bordent tes murailles hautaines ;
Sur toi leurs corps sont réunis.
Ah ! Sion, qu’es-tu devenue ?
De ta puissance disparue
En vain l’on cherche les débris.

Allez, restes d’un Peuple impie ;
Allez errer dans cent climats :
Qu’à jamais votre race expie
Vos sacrilèges attentats.
Votre aveuglement volontaire
A de la divine colère
Attiré sur vous tous les traits :
A des Nations moins traîtresses