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MLLE DESHOULIÈRES.

SUR LA MORT DE Mr DESHOULIÈRRS.


Au milieu des ennuis, au milieu des alarmes,
Où de nouveaux malheurs me plongent tous les jours,
Quelle puissante main, par d’invincibles charmes,
Des pleurs que je répands vient suspendre le cours ?
Où suis-je ? et dans mon cœur quel calme vient de naître ?
Qui me rappelle enfin à la tranquillité ?
Hélas ! c’est toi, Seigneur, dont l’immense bonté
M’arrache au désespoir qui fait te méconnoître,
Dans l’excès de l’adversité.

Daigne achever ce grand ouvrage ;
Ou, si je dois toujours souffrir,
Fais que de mon salut mes peines soient le gage :
Ne m’accable de maux que pour te les offrir.
Affermis si bien mon courage,
Qu’au milieu des périls, qu’au plus fort de l’orage,
Je conserve la paix que je viens d’acquérir.
La raison qui de l’homme est le plus beau partage,