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Voyant ces traits changés, et cette couleur blême,
Vous vous chercherez en vous-même ;
Mais vos yeux attentifs ne vous trouveront pas ;
Et vous serez surprise autant que d’un prodige,
De ne plus rencontrer en vous aucun vestige
De tant de différens appas.

Dans ce fâcheux état la fin de votre vie
Sera l’objet de votre envie ;
Elle seule sera votre félicité.
L’impitoyable mort vous sembleroit humaine,
Si sa douce rigueur vous sauvoit de la peine
De survivre à votre beauté.

Ouvrez donc votre oreille à des conseils si sages :
Éloignez ces pensers volages,
Les frivoles desseins, et les jeunes désirs :
Détachez votre cœur de vos attraits fragiles,
En méprisant ces fleurs en épines fertiles,
Cherchez les solides plaisirs.