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Mais parmy nos douleurs, parmy tant de misères,
Reine, au moins gardez-nous ces reliques si chères,
Gages de vostre amour, espoir en nos malheurs.
Estouffez vos soupirs, seichez vostre œil humide ;
Et pour calmer un jour l’orage de nos pleurs,
Soyez de cet estat le secours et le guide.

O Muses, dans l’ennuy qui nous accable tous,
Ainsy que nos malheurs vos regrets sont extrêmes ;
Vous pleurez de pitié quand vous songez à nous,
Vous pleurez de douleur en pensant à vous-mesmes.

Hélas ! puisqu’il est vrai qu’il a cessé de vivre,
Ce prince glorieux, l’amour de ses subjects,
Que rien n’arreste au moins le cours de nos regrets,
Ou vivons pour le plaindre, ou mourons pour le suivre.