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CATHERINE DE PARTENAY.

STANCES

SUR LA MORT DE HENRI IV.


Regrettons, soupirons cette sage prudence,
Cette extrême bonté, cette rare vaillance,
Ce cœur qui se pouvoit fléchir et non dompter,
Vertus, de qui la perte est pour nous tant amère,
Et que je puis plutôt admirer que chanter,
Puisqu’à ce grand Achille il faudroit un Homère.

Jadis pour ses haults faits nous eslevions nos testes ;
L’ombre de ses lauriers nous gardoit des tempestes,
Qui combattoit sous luy mesconnaissoit l’effroy ;
Alors nous nous prisions, nous mesprisions les aultres,
Estant plus glorieux d’estre subjects du roy,
Qui si les aultres roys eussent esté les nostres.

Maintenant nostre gloire est pour jamais ternie ;
Maintenant nostre joie est pour jamais finie.
Près du tombeau sacré de ce roy valeureux,
Les lys sont abattus, et nos fronts avec eux.