Je cuidai, feit-il, purchacier
Ma viande sor cest fémier,
Or ai ici jame truvée,
Par moi ne serez remuée.
S’uns rice hum ci vus truvast
Bien sai ke d’or vus énurast ;
Si en créust vustre clartei,
Pur l’or ki a mult grant biautei.
Quand ma vulentei n’ai de tei
Jà nul hénor n’auraz par mei.
Autresi est de meinte gent,
Se tut ne vient à leur talent,
Cume dou coc é de la jame ;
Véu l’avuns d’ome é de fame :
Bien, ne hénor, noient ne prisent,
Les pis prendent, le mielx despisent.
Depuis Marie de France bien des femmes se sont essayées
dans le genre de l’apologue, et plusieurs d’entre elles l’ont fait
avec quelque bonheur : ainsi Mlle Bernard, la Marquise de la
Férandière, Mme Joliveau. Cette dernière surtout a pris un
certain rang parmi nos fabulistes, et personne ne songera à le
lui contester qui sait qu’on rencontre souvent chez elle des fables
telles que celle-ci :
En butte aux traits cruels des autres animaux,
La brebis au ton doux, à l’humble contenance,
Vint prier Jupiter de soulager ses maux ;
Elle éprouva du Dieu toute la bienveillance :
„Créature excellente, oui, je le vois trop bien,
J’aurais dû te donner des armes secourables ;