Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 195 —


Car la nature intelligente
Ne répand pas en vain ses dons.
C’est pour l’abeille diligente
Que s’entr’ouvrent les frais boutons,
C’est pour éclairer la nuit sombre
Que sautille le ver luisant ;
Et la violette croît à l’ombre,
Pour embaumer l’air bienfaisant.

L’oiseau fait son nid de la paille
Qui tombe de l’épi de blé ;
Le lierre soutient la muraille
Du vieux presbytère écroulé ;
Le ruisseau caresse la rive
Que fécondent ses flots si purs ;
Et la pluie en grondant ravive
L’arbre penché sous ses fruits mûrs.

La nature met son sourire,
Sa grâce pudique en tout lieu.
Sa voix ineffable soupire,
Et l’on sent le souffle de Dieu.