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Lorsque, près d’une amie à la tête qui penche,
Votre bras blanc passé sur son épaule blanche,
Et la main dans sa main,

Vous parlez bien souvent d’amitiés éternelles,
Du ciel qui réunit les âmes fraternelles
Qu’il sépare ici-bas.
Et lorsque vous voyez une étoile qui tombe,
Vous dites : „Le Seigneur vient d’ouvrir une tombe ;“
Et vous pressez le pas.

Mais vous aimez surtout la musique et la danse,
Votre cœur tout entier vers le plaisir s’élance
Et bondit avec vous ;
Nul souci n’a passé sur le front, sur la vie
De l’enfant qui sourit et qui nous fait envie,
Hélas ! à presque tous !

Le bonheur est partout, lorsque l’on a votre âge,
Enfans ! mais rien ne peut arrêter au passage
Votre printemps d’amour.
La jeunesse et la joie ont des ailes pareilles ;
Chacun prend une fleur dans leurs fraîches corbeilles
Et la fane à son tour.