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Si notre âme est poète,
Prenons le luth doré,

Et disons-leur : Ma mère,
Le bonheur sur ton sein
N’est point la fleur légère
Qui meurt dès le matin ;
C’est la divine flamme,
Le soleil bienfaisant
Qu’au vrai cœur de la femme
A mis le Tout-Puissant !

Sur ce triste rivage
Tout est faux, rien n’est pur ;
Toujours quelque nuage
Du ciel corrompt l’azur ;
Sous nos pas tout s’efface,
Comme un vain bruit d’écho,
Comme le flot qui passe,
Remplacé par le flot !

Un gracieux sourire
Cache un piège trompeur,
La candeur qu’on admire
Une âme sans pudeur ;