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Dans la demeure vide où tu jouais naguère
Sous les hauts peupliers qu’avait plantés ton père,
D’un pas lent et rêveur parfois je vais errer ;
L’araignée a filé dans les chambres désertes,
Les parterres sans fleurs se couvrent d’herbes vertes ;
C’est là que j’aime à te pleurer.

Je t’y revois enfant… alors mon cœur se serre,
Je regarde mes fils et je songe à ta mère ;
Je me dis qu’ici-bas tout espoir est menteur,
Que l’arbre qui de fleurs en avril se couronne
Est trop souvent stérile et sec avant l’automne,
Et je ne crois plus au bonheur.