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UNE VISITE À LA MAISON PATERNELLE.


 
Après les jours d’hiver, parfois une hirondelle
Aux lieux où, faible encore, elle essaya son aile,
Vole, et, cherchant son nid au toit accoutumé,
Trouve le toit désert et le doux nid fermé.
Longtemps près de ce nid qu’elle ne peut atteindre,
Inquiète, on l’entend voltiger et se plaindre ;
Et puis, en vains efforts lasse de s’agiter,
Au mur le plus voisin elle va s’abriter.

C’est ainsi que j’ai fait ; j’ai mené ma famille
Tout près du toit béni qui me vit jeune fille ;
Je vois les murs noircis, qui me semblent en deuil,
Et mon pied suspendu se détourne du seuil
Où l’instinct, trop souvent, le dirige et l’arrête.
Car je n’ai plus le droit de reposer ma tête
Aux lieux où j’ai dormi mes doux sommeils d’enfant,
Au bruit des peupliers balancés par le vent.

Une fois, cependant, ainsi qu’une étrangère.
J’ai voulu visiter la maison de mon père ;