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Lancer ton fragile vaisseau :
Et tu vis, comme dans les langes
L’enfant divin riait aux anges
Veillant autour de son berceau.

Que ton sein doucement soupire !
Que de calme dans ton sourire !
Que d’innocence dans tes yeux !
Vois-tu donc ton ami céleste,
Protégeant ton berceau modeste,
Planer pur et silencieux ?

Sais-tu que ton Dieu te contemple ?
Sais-tu que ton âme est son temple ?
Sais-tu que les cœurs innocents,
Comme toi, savent seuls lui plaire,
Et que d’une main tutélaire
Il bénit les petits enfants ?

Sais-tu répondre à ma pensée,
Qui pour toi, sans être lassée,
Jour et nuit veille sans repos ?
Dans mon âme saurais-tu lire
Qu’il te suffit d’un seul sourire
Pour me faire oublier mes maux ?