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Mais l’orchestre résonne, et leur troupe s’envole.
Entends-tu l’air bruyant de cette danse folle,
Qui bondit si joyeuse, et dans ses tours adroits
Traverse les salons au gré de son caprice,
S’élance, fuit, revient, et court, et vole, et glisse,
Et tourne sans ordre et sans lois ?

Oh, ces danses, ces jeux, ces fêtes ont des charmes !
Malgré ses longs ennuis, ses chagrins et ses larmes,
La vie a des instants qui sont bien doux encor.
Le temps, pour consoler l’homme qui souffre et pleure,
Au sable qui s’écoule et nous mesure l’heure
Mêle parfois quelques grains d’or.

Épuisons les plaisirs de cette nuit folâtre !
Mais un rayon furtif, à la lueur blanchâtre,
Effleure le parquet et les rideaux soyeux ;
Tout effrayés du jour, les quadrilles finissent,
Des flambeaux éclatans les lumières pâlissent,
Comme les étoiles aux cieux.

Il faut partir ! Déjà nos jeunes élégantes
Fixent sur leurs cols blancs les écharpes flottantes ;