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MÉLANIE VALDOR.

LE BAL.


Heureux temps, où j’aimais la danse pour la danse ;
Où, la veille d’un bal, durant la nuit, mes yeux
Voyaient, demi-fermés, se former en cadence
Mille groupes joyeux !

Où mon réveil était un bonheur, un délire,
Où la première alors j’étais toujours debout,
Où mon cœur battait d’aise, où par un long sourire
Je répondais à tout.

Où, sans savoir encor, si j’étais laide ou belle,
J’ornais mes noirs cheveux d’une riante fleur,
Sans que mon front gardât, riant et pur comme elle,
Des traces de douleur !