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„Du bout de l’univers se ranger sous ta loi.
„Les mondes que ta main a jetés dans l’espace,
„La terre et les mortels qui couvrent sa surface,
„Grand Dieu ! que sont-ils devant toi ? …“

Partout mon cœur te cherche et mon âme t’implore :
Quand la voix du matin vient éveiller l’aurore,
Le murmure des vents te porte mes soupirs ;
Et quand l’astre du soir commence sa carrière,
Alors encor vers toi ma brûlante prière
Monte sur l’aile des zéphyrs.

Souvent pour te louer ma harpe frémissante
S’accorde, dans la nuit, à ma voix gémissante :
Ses sons harmonieux se perdent dans les bois,
Et mêlant ses concerts à l’hymne de louanges,
Du sein de la forêt le chœur lointain des anges
S’éveille, et répond à ma voix.

Ainsi, le jour au jour répète mes cantiques,
La nuit dit à la nuit mes chants mélancoliques :
Mais quand dans cet exil, où ta main m’a jeté,
Mon cœur de tes bienfaits repasse la mémoire ;