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FÉLICIE D’AÏZAC.

LA PRIÈRE.


Son regard humble et doux est baissé vers la terre ;
Elle aime des autels le degré solitaire :
Son cœur, comme l’encens, brûle dans le saint lieu ;
Souvent, dans sa fureur, Dieu se lève et menace :
Le pécheur va périr… elle s’offre en sa place,
Et calme le courroux de Dieu.


C’est elle dont la voix anime la nature ;
Libre, on la voit errer dans le vague murmure
Des bois que le zéphir agite mollement,
Dans les parfums des fleurs qui montent en silence,
Dans les nuages purs qu’un vent léger balance
Aux bords lointains du firmament.