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Hélas ! nulle main charitable,
Aux plis du voile secourable
Ne garde mes traits effacés ;
Grâce, au moins, du calvaire infâme !
La honte est de trop pour mon âme :
C’est assez, mon Dieu, c’est assez !

Mais déjà ma lèvre altérée
A bu le vinaigre et le fiel ;
La lumière s’est retirée
Quand mes yeux ont cherché le ciel ;
Au sort mes vêtemens se tirent,
Des clous aigus qui les déchirent
Mes pieds et mes mains sont percés ;
Du coup de lance mon flanc saigne ;
Que faut-il encor que je craigne ? …
C’est assez, mon Dieu, c’est assez !