Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 77 —


Faut-il quêter dans la moisson commune
Mon lot chétif de peine et de plaisirs,
Quand il n’est point de si haute fortune
Que de bien loin ne passent mes désirs !…

Puis, qu’après moi rien de moi ne demeure !
Penser ! souffrir ! sans qu’il en reste rien,
Sans imposer, devant que je ne meure,
À d’autres cœurs les battemens du mien !…

Sons enchantés, qu’entend ma seule oreille,
Divins aspects, rêves où je me plus,
Vous, qui m’ouvrez un monde de merveille,
Où serez-vous quand je ne serai plus ?