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5go ËLI ELI menca sa carrière évangétique en t~56 avecle plus grand succès..L’année suivante partit pour Paris 1 où pendant 26 ans il a exercé le ministère de la parole, tant à la cour qu’à la ville toujours avec, la même affluence d’auditeurs et les mêmes suffrages. Enfin excédé de travaux, et sa santé succombant sous son zèle, après avoir fait les plus grands efforts pour prêcher le carême à Dijon, il mourut teit juin i~83àPontart !er, en allant en Suisse pour prendre les eaux de la Brévine, que les médecins lui avaient ordonnées. Ses Ser-MO /M ont été imprimés en 4 vol. in- 12, n85. «C’est une chose bien Hremarquabte, dit un auteur, que le & succès de ce prédicateur, les suf-Kfrages qu’il a recueillis, la vogue oqu’H a eue parmi les petits et les )) grands. Tel est l’empire de la rai-Mson, des éternelles et imprescrip-Mtibtesrègtesdugoût. Aumitieude » la dégradation qui flétrit les lettres, ode ces sifflemens épigrammatiques »et antithétiques, de ces grosses

? phrases laborieuses et boursou-H 

ûëes, qui ont remplacé le langage )) naturel, uoble et énergique des DCnrysostôme et des Bossuet ; du- )) rant le triomphe même de la fausse Méloquence, de cette petite coquette, »resplendissante de faux brillans, et » ridiculement affublée decotincbets, »qui s’élève sur’les débris de la di-Kgnité oratoire ; un pauvre religieux, ))déjà par son état en contraste avec

)tes applaudissemens

de la multitude »fixe l’approbation de la cour et des

!)peuples par 

des discours sans fard ~)sans prétention, simples et quelquefois négligés. S’il n’a pas la force set t’étévation de Bourdaloue, la )) douceur insinuante de Massillon, ~l’abondance et la rapidité de Neu- ))vHtc, il a du moins tout ce qui distingue l’ancieune et, véritable élooquence de l’afféterie de nos mo-’ ndernes orateurs. Dans le Journal ~tM<o/’MMeet /e on avait d’abord jugé trop sévèrement cet orateur, sur le rapport des critiques qui l’avaient entendu mais après la lecture de ses discours, on lui a rendu la justice qu’il mérite ( voyez le Jo.urna[ du i~~ novembre tpSS, page. 3z3). On a remarqué que dans son sermon Sur lafausse piété, il avait paru annoncer la ~révolution de France, en s’exprimant de la sorte a 0 vous qui donnez les bornés à l’immensité de la mer, et qui "domptez l’orgueil des flots ! répri- »mez la licence des esprits, et ararëtez ce, torrent de l’impiété qui » menace de ravager la terre. Hétas ’) peut-être touchons-nous à ces jours "désastreux, où les yeux des étus, » contraints de gémirsur tes malheurs’ » de la sainte Jérusalem, se etiangeront en des sources de larmes ! Les n progrès rapides de l’incrédulité, le )) mépris des choses saintes, l’indif- ))férence pour les dogmes, la pré-Hvention des esprits-forts contre le Hmerveittcux, et leurs efforts pour H découvrir dans les forces de la naature la cause de tous les prodiges ; "te Dieu du Ciel presqn’ouMIé dans a tes arrangemens humains, comme s’H n’était pas le Dieu des armées »et des empires ; les vœux que lei ’)Moïse tu ! adressent surla montagne, "regardés comme indifférens aux )) succèsdes combats ; les travaux du’ a ministère les sacrifices des Vier- ))ges, les larmes des pénitens, mée prisés comme des Inutitités pieuses ; )) ennnla facilité des esprits à recevoir » ces funestes impressions, doivent onous faire craindre une révolution "dans la foi. Eloignez, grand Dieu, "ce funeste présage conservez ce "dépôt sacré dans ce royaume que )) ta piété de ses rois, le zèle éclaira