Page:Feller - Dictionnaire historique - 1797 - T08.djvu/807

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ZOR ZOR 801


& dans les Indes. Ils ont pour cet ancien philosophe la plus profonde vénération, & le regardent comme le grand prophete que Dieu leur avoit envoyé pour leur communiquer sa loi. Ils lui attribuent même un livre qui renferme sa doctrine. Cet ouvrage, apporté en France par M. Anquetil, a traduit par le même dans le recueil qu’il a publié en 1770, sous le nom de Zend-Avesta, 3 vol. in-4o. L’original a été déposé à la bibliothèque royale. Si on en croit M. Meiners dans un Mémoire lu à l’académie de Goettingue le 18 septembre 1779, cet original, rédigé à l’instance de M. Anquetil par deux prétres Persans, ne mérite aucune confiance (voyez le Journ. hist. & litt., i juillet 1780, p. 371) ; mais quel qu’il soit, il ne contient rien de favorable à sa prétendue antiquité, & renferme des caracteres manifestes d’indien nouveau, de judaïsme & de christianisme. S’il est effectivement de Zoroastre, comme M. Anquetil prétend, il y a bien à rabattre de l’idée qu’on veut nous donner de ce philosophe. Voltaire, quoique grand admirateur de ces vieilles marottes qu’on appelle à l’aide de celles de ce siecle, avoue que c’est un fatras abominable dont on ne peut lire deux pages sans avoir pitié de la nature humaine. L’auteur, ajoute-t-il, est un fou dangereux, Nostradamus, & le médecin des urines, sont des gens raisonnables en comparaison de cet énergumene. Le nom de Gaure ou de Guebre que portent les soi-disant disciples de Zoroastre, est odieux


en Perse ; il signifie en arabe Infidele, & on le donne à ceux de cette secte comme un nom de nation. Ils ont à Ispahan un fauxbourg appelle Gaurabard, ou la Ville des Gaures, & ils y sont employés aux plus basses & aux plus viles occupations. Les Gaures sont ignorans, pauvres, simples, patiens, superstitieux, d’une morale rigide, d’un procédé franc & sincere, & très-zélés pour leurs rits. Ils croient la résurrection des morts, le jugement dernier & n’adorent qu’un seul Dieu. Ce qui pourroit faire croire que ce ne sont que des Juifs ou des Chrétiens dégénérés, dont la croyance est altérée par le mélange des opinions & les rits des anciens Perses. Quoiqu’ils pratiquent leur culte en présence du feu, en se tournant vers le soleil, ils protestent n’adorer ni l’un ni l’autre. Le feu & le soleil étant les symboles les plus frappans de la Divinité, ils lui rendent hommage en se tournant vers eux. On a sous le nom de Zoroastre des Oracles magiques ; Louis Tiletanus les publia à Paris en 1563, avec les Commentaires de Piéthon Gemistus. Ils ont été imprimés plusieurs fois depuis.

ZOROBABEL, fils de Salathiel, de la famille des rois de Juda, gagna l’eftime de Cyrus, qui lui remit les vases sacrés du temple. Ce vertueux Israélite les renvoya à Jérusalem, & fut le chef des Juifs, qui retournèrent en leur pays. Quand ils furent arrivés, Zorobabel commença à jeter les fondemens du temple, l’an 535 avant J. C ; mais les Samaritains firent tant par leurs intri-


Tome VIII Ecc