Page:Feller - Dictionnaire historique - 1781 - T01-AA-Introduction.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
AVERTISSEMENT.

Cortez, publiées par Mr. de Flavigny, eussent dû dissiper ces imaginations romanesques[1]. — Que dire des Lettres de Ganganelli, dont la supposition n’est pas encore démontrée pour les rédacteurs ?

Cependant il faut l’avouer, la morgue philosophique se fait moins sentir dans ce Dictionnaire, que dans la plupart des productions de ce tems. Une froide indifférence semble avoir glacé leurs auteurs, à l’égard d’une infinité d’objets où les beaux-esprits du jour se donnent l’essor le plus rapide & le plus brillant. De-là vient que bien des personnes très-attachées aux bons principes, se sont persuadées, que malgré une multitude énorme de bévues & d’erreurs de tous les genres, cette compilation ne fera point sur les esprits d’effet bien funeste. Des gens qui voient bien, ont jugé différemment. C’est cette froideur même, réelle ou apparente, c’est cette modération factice, cette impartialité affichée et continuellement démentie, qui fera plus de tort aux vrais principes, aux intérêts de la religion et des mœurs, que la déclamation la plus outrée. D’ailleurs, dans ce tems de frivolité & d’indolence, on se tient volontiers aux arrêts des Diction-

  1. Voyez le Journal Historique et littér. 15 mars, 1779, pag. 393.