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que l'édition des poésies de Coulel a précédé de plusieurs années l'impression des premiers ouvrages de Mme Deshoulières. Du reste , ces vols littéraires ne sont pas rares. Combien d'auteurs dans ce siècle donnent pour fruit de leurs veilles et le résultat de leurs propres réflexions, ce qui ne leur appartient à aucun égard.

  • COUTHON (Georges), conventionnel, né en

1736 , à Orsay , près de Clermont , fut , à la nouvelle organisation de l'ordre judiciaire, élu président du tribunal do celle ville. Dé[)Uté du Puy-de-Dôme à l'assemblée législative, il y proposa de supprimer les titres de sire et de majesté , et ne cessa d'attaquer les ministres, et surtout les prêtres. Réélu à la convention , il y vota la mort du roi sans appel ni sursis , et insista pour que le jugement reçût sa prompte exécution. Couthon sembla d'abord pencher pour les Girondins ; mais voyant que les Montagnards prenaient un immense ascendant , il se rangea de leur côté , et fut le premier à demander l'arrestation de ses anciens amis. Devenu Membre du comité de salut public, il combattit l'institution du jury, qu'il appelait mi beau rêve, fit déclarer traîtres à la patrie les députés réfugiés à Lyon , et fut , bientôt après , chargé de presser le siège de cette ville. Il fit exécuter sous ses yeux les chefs des insurgés; puis s'étant fait transporter sur la place de Bellecour (car un accident le privait depuis longtemps de l'usage de ses jambes) , il procéda à l'œuvre de démolition , en frappant un des édifices d'un petit marteau d'argent, et disant : Je te condamne à être démoli au nom de la loi. La convention l'élut plus tard pour son président, et ce fut sur sa proposition qu'elle déclara Pitt l'ennemi du genre humain. Il proposa un jour à la société des jacobins de dresser l'acte d'accusation de tous les rois. Lors de la présentation de la loi du 22 prairial , dont il était rapporteur , il demanda que la république employât des mesures plus expéditives pour exterminer ses ennemis. Au 9 thermidor, Couthon fut accusé d'avoir aspiré à la royauté. « Moi, me faire roi ! » répondit -il d'un ton lamentable, en montrant ses jambes paralysées. Ses partisans l'arrachèrent de la Force, et le transportèrent à l'Hôtel-de-ville. Se voyant sur le point d'être «ne seconde fois arrêté , il se blessa légèrement d'un poignard, et se traîna dans la cour où il se laissa tomber, feignant d'être mort. Sa supercherie fut reconnue. Conduit à l'échafaud avec ses complices, il fut exécuté le 28 juillet 1794 , à l'âge de 58 ans. On a dit qu'il était la panthère du triumvirat ; sa physionomie était douce, et il possédait une certaine habileté dans l'art de la parole.

COUTO ( Diego), né à Lisbonne en 1542, fit divers voyages dans les Indes , et se maria à Goa , où il mourut en 1616, âgé de 74 ans. Il continua l'Histoire des Indes de Ban-os [voij. ce nom) , et cette continuation a été imprimée avec l'ouvrage dont elle est la suite. Il est encore auteur d'un Traité contre la relation d'Ethiopie, de Louis de Urreta.

COUTURE ( Jean-Baptiste ), né au village de Langrune, diocèse de Bayeux , en 165!, professeur d'éloquence au collège royal , membre de l'académie des inscriptions et belles - lettres , mourut en 1728. On voyait quelquefois à ses leçons d'éloquence des professeurs même. Ce savant joignit le goût à l'érudition. Les Mémoires de l'académie offrent plusieurs dissertations de lui sur le faste et la vie privée des Romains , sur leurs vêtements, sur quelques cérémonies de leur religion. « Une preuve certaine que » nous dégénérons en tout , dit un auteur, c'est » qu'on remarque en lisant les mémoires de cette » académie , que plus on s'éloigne des temps de sa fondation, plus les dissertations deviennent fai- )) Ides, maigres et stériles, d On peut en dire autant aujoind'hui de presque toutes les académies : cependant il faut convenir que celle des Inscriptions s'est soutenue avec plus de dignité et plus long- tcnqis que la plupart des autres.

  • COUTURE ( Guillaume ), architecte distingué ,

né à Rouen en 1752, et mort à Paris le 20 décembre 1799, construisit les hôtels de Saxe, de Coislin et le pavillon de Sèvres près de Bellevue , qui lui valurent, en 1775, une place à l'académie d'architecture. Chargé de diriger les travaux de l'église de la Madeleine , commencée par Contant d'Ivry ( voij. ce nom ), il modifia les plans de son prédécesseur. La révolution l'empêcha de les terminer.

COUTURES (Jacques Parrain , baron des ) , natif d'Avranches , écrivain aussi fécond qu'ennuyeux, mort en 1702, quitta, malheureusement pour le public , les armes pour le cabinet. Il est connu par une mauvaise traduction de Lucrèce , avec des remarques, Amsterdam, sous le titre de Paris, 1692, 2 vol. in-12. On dit que le baron des Coutures pensait à peu près comme le poète latin , sur les premiers principes des choses. Avant Lucrèce, il avait traduit la Genèse, Paris , 1687 et 1688 , 4 vol. in-12 ; montrant un goût égal pour le sacré et le profane. Ou a encore de sa plume plusieurs autres ouvrages de morale et de galanterie, dignes de l'oubli où ils sont.

COUTURIER (Pierre) , natif du Maine , nommé ordinairement Petrus Sulor, docteur de la maison et société de Sorbonne , enseigna longtemps avec distinction. Les dangers du monde et les attraits de la solitude le portèrent, dans un âge mûr, à se faire chartreux. 11 mourut le 18 juin 1557, après avoir rempli les premiers emplois de son ordre. On a de lui un traité De votis monasticis , in-8 , contre Luther : c'est un de ses meilleurs ouvrages ; un autre De potestate Ecclesiœ in occultis, in-8, mi Traité contre Le Févre d'Etaples , pour prouver que sainte Anne avait été mariée trois fois, dispute pour le moins inutile, mais dans laquelle Couturier mit beaucoup de chaleur ; De vita carthusiana iibriduo , in-8. Le chartreux n'oublie pas l'aventure du chanoine ressuscité, pour annoncer qu'il était en enfer {vo>/. DiocRE. ) ; De translatione Bibliorum, 1525, in-folio.

  • COUTURIER (Nicolas-Jérôme Le ), chanoine de

St.-Quentin , né en 1712 dans le diocèse de Rouen, obtint le titre de prédicateur du roi. Interdit pour la hardiesse avec laquelle il avait parlé des croisades dans un panégyrique de St. Louis , qu'il prononça en 1769 devant l'acad. française , il dut à cette circonstance une vogue passagère. Il mourut à Paris en 1778, à 06 ans. On a de lui deux Panégyriques de