Page:Feller-Weiss-Busson - Biographie, 1847, Tome 1, AA-BEZ.djvu/319

Cette page n’a pas encore été corrigée

ANT


ANT

et il leur permit de vivre selon leurs lois dans toute l’étendue de ses vastes états. Ce prince avait d’excellentes qualités , mais elles ne se soutinrent pas. « Jusqu’à l’âge de 50 ans ( dit un historien ) , il s’était conduit dans sesafVaires avec une valeur, une » prudence et une application qui aviiient laitréussir toutes ses entreprises, et lui avaient mérité le » titre de Grand. Mais depuis ce temps, sa sagesse » avait fort décliné , et ses afiaires avaient pris le » même train. Sa conduite dans la guerre contre les » Romains , le i)eu d’usage , ou plutôt le mépris qu’il » fit des conseils d’Annibal , la paix honteuse qu’il » fut obligé d’accepter , ternirent l’éclat de ses premiers succès ; et sa mort , causée par une entreprise impie et sacrilège , imprima à sou nom une )) tache inetl’açable (1 .) »

A^’TIOCHUS IV , fils du précédent , prit le surnom à’Epiphancs , c’est-à-dire illustre. 11 méritait bien davantage celui à’Epimancs, que quelques-uns lui donnèrent, et qui veut dire furieux et insensé. 11 fut élevé à Rome , où son père l’avait envoyé en otage. Autant son père avait été favorable aux Juifs, autant il s’en déclara l’ennemi. Après avoir assiégé et pris Jérusalem , il déposa le grand prêtre Onias, profana le temple par le sacrifice qu’il y oflrit à Jupiter Olympien, emporta tous les vases sacrés , et fit mourir les sept frères Machabées et le vieillard Eléazar. Ce prince sacrilège avait usurpé le trône de Syrie sur Déméfrius , son neveu : il voulut aussi s’emparer de l’Egypte sur Ptolémée-Philométor , son autre neveu ; mais sa tentative fut vaine. Mathatias et Judas Machabée défirent ses armées ; lui-même fut mis en déroute dans l’Elymaïde, pays renommé pour la richesse de ses temples , où l’avait attiré l’ardeur effrénée du piUage. 11 était peu éloigné d’Ecbatane, lorsqu’il apprit que Judas Machabée avait défait Lysias ; qu’il s’était emparé des places fortes de la Judée , et qu’il avait renversé l’idole placée dans le temple. Transporté de fureur, il dit qu’il allait lui-même à Jérusalem , et qu’il en ferait le tombeau des Juifs. 11 commanda donc à celui qui conduisait son char , de hâter sa course. Mais à peine eut-il prononcé ces paroles , que Dieu le frappa d’une maladie incurable : il se sentit toutà-coup attaqué d’une douleur effroyable dans les entrailles , et d’une colique qui le tourmentait cruellement. Transporté d’une nouvelle fureur contre les Juifs , il donna des ordres pour que l’on précipitât encore davantage son voyage. Mais lorsque ses chevaux couraient avec impétuosité , il tomba de son chariot , et eut le corps tout meurtri de celte chute : « Ainsi , dit l’Ecriture , celui qui , s’élevant par son orgueil au-dessus de la condition de l’homme , s’était flatté de pouvoir même commander aux flots de la mer , se vit porter tout mourant dans une chaise , attestant publiquement la toute-puissance de Dieu , qui éclatait en sa propre personne. 11 sortait des vers de son corps, et les chairs lui tombaient par lambeaux , avec une odeur plus le porter, à cause de l’infection horrible qu’il répandait. » Etant devenu insupportable à lui-même, il fit venir ses amis, et leur dit : « Le sommeil est éloigné de mes yeux ; mon cœur est tout » abattu, et je me sens défaillir, à cause du grand » chagrin dont je suis saisi. J’ai dit au fond de mun » cœur : A quelle affliction suis-je réduit , et en )) quel abîme de tiistesse me vois-je plongé , moi )) qui auparaant étais si heureux et si chéri au milieu de la puissance qui m’environnait ! Je me » souviens présentement des maux que j’ai faits dans » Jérusalen) Je reconnais donc que c’est pour » cela que je suis tombé dans tous ces maux , et » l’excès de ma tristesse me fait maintenant périr » dans une terre étrangère. » 11 promit de rendre Jérusalem libre , de lui accorder les plus beaux privilèges , de l’égaler à la ville d’Athènes ; il s’engagea à orner de dons précieux le temple qu’il avait pillé auparavant , à y augmenter le nombre des vases sacrés, à fournir de ses revenus les dépenses nécessaires pour les sacrifices, même à se faire juif, et à parcourir toute la terre pour publier la toute-puissance de Dieu. Mais son repentir n’était fondé que sur des motifs temporels : ce qui a fait dire à l’écrivain sacré : Cet impie priait le Seigneur^ de qui il ne devait point recevoir miséricorde. 11 mourut 104 ans avant l’ère chrétienne. Polybe rapporte de ce prince les plus révoltantes extravagances, qui prouvent qu’il était aussi insensé que cruel et impie. On le voyait souvent confondu dans des ateliers avec des artisans , ou dans des tavernes avec des débauchés. 11 sortait presque toujours ivre , et passait de cette gaîté dissolue à un emportement furieux et insensé. Les courtisanes furent ses ministres. Faut-il s’étonner qu’un prince de ce caractère fût ennemi de Dieu et de son peuple ?

ANTIOCHUS Y, surnommé Eupator, succéda, à l’âge de 9 ans, à son père Antiochus-Epiphanes, l’an IGi avant J.-C. 11 entra en Judée par le conseil de Lysias son général , avec une armée de 100 mille hommes de pied, 20 mille chevaux, 32 élèphans et 300 chariots de guerre ; défit Judas Machabée (1 ), qui ne céda qu’après la plus brave résistance, et vint former le siège de Jérusalem. Mais ayant appris que sa capitale avait été prise par un ennemi dont il ne se défiait pas , il fit la paix à des conditions avantageuses aux Juifs , et s’en retourna dans sou royaume , où ses propres soldats le livrèrent à Démétrius, son cousin-germain, qui le fit mourir l’an 1G8 avant J.-C.

ANTIOCHUS Yl, surnommé Dionijsus , ou Bacchus, était fils d’Alexandre Balas. Démétrius Philadelphe s’étant fait détester de ses sujets par ses rapines, Tryphon amena de l’Arabie Antiochus , encore enfant, et le fit reconnaître roi, vers l’an iii avant J.-C. Quelques victoires furent remportées sur les généraux de Démétrius ; mais bientôt Tryphon , las de gouverner sous le nom d’un autre , se débarrassa de ce jeune prince , en lui persuadant si infecte , que l’armée ne pouvait en souflrir la qu’il avait la pierre , et en lui faisant faire l’opérapuanteur. Ce roi, qui s’imaginait auparavant être tion par des chirurgiens gagnés , qui le firent périr, capable d’atteindre jusqu’aux étoiles du ciel, se Antiochus n’avait régné que deux ans. trouvait dans un tel état , que personne ne pouvait ^^^ j^,^,,.^ j,^,,^,^,. p^, ^^^^ -^^ ^^^^ i^j,, ^^^^ i-Ecriiure . qui ne dit («) VAmi du Roi, 19, pag. 164. nulle i)arl que Judas Machabée ail élé aiucu par Eupalor.