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NOTICE

SUR L’ABBÉ DE FELLER.


François de FELLER naquit à Bruxelles, le 18 août 1755. Son père, Dominique de Feller, secrétaire des lettres du gouvernement des Pays-Bas, fut anobli pour ses services par l’impératrice Marie-Thérèse ; il devint ensuite haut officier de la ville et prévôté d’Arlon, dans la partie autrichienne du duché de Luxembourg, et mourut dans son château d’Autel, village à peu de distance d’Arlon, où il faisait ordinairement sa résidence. Dominique de Feller avait épousé Marie-Catherine Gerber, dont le père fut conseiller aulique sous l’empereur Charles VI, et intendant des biens domaniaux de la maison d’Autriche à Luxembourg. C’est dans cette ville et chez son aïeul maternel, que le jeune de Feller passa ses premières années ; et les jésuites qui dirigeaient le collège de Luxembourg furent ses instituteurs. La surveillance sévère de son aïeul, et les soins de ses maîtres, lui firent employer fructueusement des années précieuses trop souvent perdues dans la dissipation et les plaisirs. Feller, dans un âge plus avancé, reconnaissait qu’il ne devait qu’à ces circonstances heureuses l’habitude du travail qu’il avait contractée de bonne heure. Son application eut les plus heureux résultats : il devint un des meilleurs écoliers du collège de Luxembourg, et dans toutes ses classes des succès brillants couronnèrent ses efforts et lui valurent les distinctions les plus flatteuses. Son aïeul mourut en 1731. Feller, qui était alors dans sa dix-septième année, fut sensible à cette perte, et jamais il n’oublia ce bon parent dont les soins avaient présidé à sa première éducation. Envoyé au pensionnat des jésuites, à Reims, il y fît avec distinction son cours de philosophie, et y soutint des thèses où il fut fort applaudi. Il montra un goût particulier pour la physique et les sciences exactes. Pressé de prendre un état à l’âge de dix-neuf ans, il ne resta pas longtemps indécis. Elevé dans la piété, et adonné depuis son enfance à l’étude, ce double penchant tourna ses vues vers l’institut des jésuites, qui unissait l’exercice des vertus religieuses à l’amour et à la culture des lettres. Il entra, vers la fin de septembre 1734, au noviciat de la société, à Tournai. C’est alors qu’il ajouta à son prénom celui de Xavier, saint auquel il eut toute sa vie une dévotion particulière ; mais Dieu le soumit à une rude épreuve. Pendant la première année de sa probation, il lui survint une telle faiblesse d’yeux, que souvent il en perdait presque totalement l’usage. Il savait