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PRÉFACE.

parfaitement simple ; c’est un homme, un seul, dont la vie se mêle, sans doute, à celle des hommes et aux choses de son temps ; mais comme toujours il est en scène, que tout se groupe autour de lui et s’y rapporte, l’unité n’est jamais ni brisée ni obscurcie. De là le caractère biographique que les historiens éminents cherchent à donner à leurs écrits, dont ils aiment à faire une galerie de portraits représentant les personnages des événements qu’ils décrivent.

Nous n’insisterons pas sur l’importance morale de la Biographie. Qui ne sait que rien n’est plus propre à faire aimer la vertu que ses modèles, à exciter aux grandes choses que l’exemple des hommes qui les ont faites, à inspirer les nobles résolutions que les sublimes dévouements, à éloigner du vice que la vie des hommes vicieux, flétris par l’opinion publique et punis tôt ou tard par la justice humaine ou par la Providence divine ? Quoi de plus propre à préserver des doctrines fausses et perverses que les tableaux des excès et des malheurs auxquels elles conduisent.

En reproduisant l’ouvrage de Feller, nous avons eu soin d’imprimer aux nombreux articles que nous avons dû y ajouter le même cachet de moralité religieuse qui se remarque dans les siens. Pour le suivre dans cette voie, il nous a suffi de nous laisser inspirer par la vérité et la justice ; de penser que la vie des morts doit être l’enseignement des générations vivantes, et qu’ils n’ont droit qu’à l’impartialité. Le biographe, comme l’historien, ne doit point être indifférent entre le bien et le mal, il lui faut un jugement assez droit et une âme assez forte pour prendre hautement, sans acception de personne, et toujours, le parti de la vérité et de la vertu, contre le mensonge et le vice. La neutralité serait une lâcheté coupable, une trahison.