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PRÉFACE.

Depuis la mort de l’auteur jusqu’à nos jours, la tombe s’est ouverte pour une foule de notabilités en tout genre. La Biographie universelle leur devait une place ; elles l’ont trouvée dans les réimpressions successives de cet ouvrage, qui se complète chaque fois qu’il se renouvelle, et qui en se renouvelant et se complétant, satisfait de plus en plus aux besoins nouveaux sans rien perdre de son premier caractère. Exacts à se conformer aux conditions que Feller s’étaient imposées, et surtout à son esprit éminemment moral et religieux, ses continuateurs se sont efforcé d’observer sa méthode dans leurs additions, et calquant leur travail sur le sien, ils ont fait jusqu’ici de cette Biographie un tout homogène, où se remarquent à peine quelques légères disparates.

Il est peu d’ouvrages plus utiles soit à étudier, soit à consulter. La Biographie universelle n’est rien moins que l’histoire du genre humain : l’humanité se résume dans les hommes célèbres qu’elle produit ; les masses ne sentent, ne pensent, n’agissent que par l’impulsion et sous la conduite des individualités marquantes qui les représentent. Et quel élément trouverait-on dans l’histoire qui ne soit renfermé dans une biographie universelle ? La religion et les mœurs, la politique et la guerre, la science et l’art, le commerce et l’industrie, en un mot tout ce qui constitue la vie des peuples ne tient-il pas de la manière la plus étroite à la vie des hommes illustres.

Ainsi, en donnant l’histoire des hommes et celle des choses qui se rattachent aux hommes, la Biographie universelle offre à l’esprit un trésor inépuisable de lumières toujours également ouvert au savant et à l’ignorant. Celui qui sait, ne sait pas tout, et parmi les choses qu’il a sues combien d’oubliées, combien qui ne reviennent pas à la mémoire au moment du besoin ? Un Dictionnaire universel de Biographie supplée ce qui manque à l’érudition et représente fidèlement tout ce qui échappe à la mémoire. Il est peu d’écrivains qui n’y ait recours. On peut se passer de bien des livres ; il faut avoir celui qui renferme toutes les dates, tous les faits, tous les noms importants à connaître. À cet avantage il s’en joint un autre plus spécial et non moins digne d’appréciation. À l’aide des faits, des dates, et des noms réunis dans l’espace resserré d’une Biographie universelle bien faite, un esprit intelligent peut, en les coordonnant, se former en peu d’heures une idée juste des progrès ou de la décadence des lettres, des sciences et des arts, de la civilisation, des mœurs publiques, de la religion, et observer les diverses péripéties de la politique des souverains à toutes les époques, dans chaque pays, dans l’univers entier. La Biographie universelle est un abrégé complet de l’histoire du monde ; et si l’histoire est un drame sublime, la Biographie qui l’analyse par ce qu’il y a de plus grand, ses principaux acteurs et les scènes les plus remarquables de leurs rôles, est un livre dont l’utilité ne saurait être contestée.

Aussi un intérêt tout particulier attache-t-il à la lecture de la Biographie. Sans méconnaître l’attrait de l’histoire, on ne peut disconvenir qu’il y a souvent dans celle-ci une complication de faits et de personnages où l’esprit ne se retrouve pas toujours aisément. Les nombreux fils, qu’elle est obligé de faire mouvoir ensemble, s’entremêlent quelquefois au point qu’il faut une attention sérieuse pour les suivre chacun dans sa direction et pour saisir nettement la contexture de l’ensemble. Dans la Biographie, au contraire, rien que de