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s’asseoir sur ce trône ; un autre, un roi ordinaire, n’en est pas digne.

À ce discours, le roi répondit : Ô figure, il suffit qu’on me demande pour que, comprenant le devoir de donner, j’accorde immédiatement un lac et demi d’or : quel autre roi sur la terre m’est supérieur en libéralité ?

En entendant ces paroles, la figure sourit et dit : Ô roi, l’homme qui est grand ne fait pas lui-même l’éloge de ses propres qualités. Tu fais toi-même le commentaire de tes qualités ; à cause de cela, dans ma pensée, tu es très petit. L’homme grand est celui dont les qualités sont vantées par autrui. Quand on vante soi-même ses propres qualités, il n’en résulte rien de bon ; mais les gens en parlent comme d’une chose inconvenante : comme lorsqu’une jeune femme presse elle-même ses seins, il n’en résulte aucun plaisir ; mais les gens en parlent comme d’une chose inconvenante.

En entendant ce discours de la figure, le roi fut extrêmement confus ; il dit : Ô figure, ce trône, à qui était-il ? à quoi servait-il ? Raconte-moi cette histoire.

La figure reprit : Ô grand roi, écoute l’histoire du trône :