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n’est pas la délivrance finale même et ne se confond pas avec elle, en est du moins la source et la condition.

Ainsi toute cette discussion si savante et si religieuse, qui commence par l’exaltation de l’Être suprême, semble aboutir à la glorification de l’homme ; la puissance supérieure est à peu près oubliée, et son concours ne sert qu’à assurer l’empire de l’homme sur soi-même. Quel usage l’homme doit-il faire de cet empire ? Se rendra-t-il indépendant, ou s’absorbera-t-il dans le Seigneur suprême ? Le premier de ces deux états paraît mieux répondre à la nature des efforts individuels accomplis. La seconde paraît mieux répondre à la pensée générale de tout le débat. Aussi paraît-il à propos de réserver son jugement. Ne demandons pas à nos contes de nous donner une dogmatique complète et de toutes pièces ; c’est assez qu’ils jettent, en passant, un grand nombre d’idées plus ou moins sérieuses et élevées qui méritent d’être notées et recueillies. C’est ce que nous avons tâché de faire. Nous n’avons pas la prétention d’avoir fait un exposé méthodique et complet, où rien n’a été oublié, où tout est parfaitement classé ; un recueil de contes ne mérite peut-