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rivant de cette cause unique. Cette théorie fait, en définitive, bon marché du Svarga, et le sophiste qui en avait nié l’existence a dû, en effet, se laisser convaincre assez facilement sur ce point par son adversaire.

Cette vue relative au Svarga, qu’elle soit vraiment celle du roi ou qu’elle se déduise de ses affirmations, est justifiée par la suite du discours. Revenant, en effet, à la morale, Vikramâditya compare les passions vicieuses à des maladies, les efforts vertueux nécessaires pour les surmonter à des remèdes, et le Svarga à des friandises qui servent à faire passer les remèdes dont ils dissimulent l’amertume. L’image est bien connue, et ce n’est pas la première fois que nous la rencontrons ; mais que penser de cette théorie qui fait simplement du Svarga un moyen de dorer la pilule ? Le Svarga n’est pas seulement une récompense offerte à celui qui aura le courage de faire les efforts requis ; c’est une sorte de leurre, un appât. On avoue que le fruit véritable de tous ces efforts, c’est qu’on devient maître de soi. Si nous interprétons bien la pensée du texte, et l’étude que nous en avons faite ne nous a pas permis d’arriver à une autre conclusion, l’empire sur soi-même, s’il