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la disparition du moi. Il ne peut donc y avoir ni Svarga ni Naraka ; il n’y a pas davantage de justice et d’injustice invisible, ni de dieu existant par lui-même, conservateur et destructeur ; ce dieu est une simple idée dont on ne peut prouver l’objet. — Il avait été dit au récit 29e que Dieu est une cause qu’on ne peut pas apercevoir, mais que l’on connaît par ses effets.

Toutes les négations du sophiste se lient les unes aux autres, sans précisément s’engendrer les unes les autres. Sa première proposition que l’acte ne laisse rien après lui est la négation d’une des idées les plus chères à l’esprit indien. Car on répète sans cesse que le fruit ou la conséquence d’un acte le suit comme l’ombre suit le corps. Or cette notion implique comme conséquence probable, sinon nécessaire, l’existence du Svarga et du Naraka. Ces deux négations du sophiste vont donc directement à l’encontre des notions les plus indestructibles de la pensée indienne ; les autres, et surtout la dernière, sont moins choquantes, mais ne laissent pas que de heurter les esprits religieux.

Voici maintenant par quels arguments le roi répond à ceux du sophiste :