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caractère spécial. Ce récit nous fait assister à un débat entre un Yogi incrédule et le roi Vikramâditya croyant : nous voyons la religion discutée, contestée, niée par un des hommes qui l’ont embrassée spécialement et font profession de la connaître mieux que les autres, et défendue par un roi qui peut avoir à remplir envers elle des devoirs généraux de protection, mais qui n’a point précisément qualité pour plaider sa cause. L’étude de ce débat terminera notre étude sur les trente-deux récits du trône.

Il s’engage à propos d’une des pratiques du bigotisme hindou, la visite aux étangs sacrés. Un sophiste incrédule et athée atteint de ce mal que le texte appelle « la négation des Piçâcas »[1] vient et tourne cette pratique en ridicule, il la déclare vaine et nie les mérites qu’on prétend en faire découler. Voici son argumentation :

Il n’y a dans un acte rien de plus que l’acte lui-même ; l’acte n’entraîne donc rien après lui. La dissolution du corps entraîne

  1. « Nâstikatâ piçâcî. Les Piçâcas sont des monstres » des démons qui hantent les cimetières. On les regarde comme les patrons de l’incrédulité, de l’esprit de négation : Nâsti-ka-tâ « état de celui qui nie, qui dit : cela n’est pas. »