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gieux, le sentiment du divin dans ce qu’il a de plus intime et de plus élevé. Recherchons dans nos contes la trace de cet élément.

La première que nous rencontrons ou qui nous semble mériter l’attention est la sanction morale ou plutôt l’existence d’un état futur heureux ou malheureux, en rapport avec les actions bonnes ou mauvaises des hommes. Pâtâla et Naraka sont les noms des lieux où le mal est puni (Intr., 1, 20, 25), Svarga celui du lieu où le bien reçoit sa récompense (Intr., 1, 20, 25). Ces noms sont bien connus ; il est tout naturel de les retrouver dans ces contes qui sont ici tout à fait dans le courant de la pensée indienne. Mais le sort fait aux habitants du Pâtâla et du Naraka et à ceux du Svarga est-il définitif ? La réponse à cette question est douteuse d’après la dogmatique indienne qui flotte entre le oui et le non. On conçoit donc que nos récits ne soient pas propres à nous donner sur ce point une solution précise. Nous voyons, dans l’introduction, Vikramâditya et sa rânî, qui le suit de près, aller droit dans le Svarga tout de suite après leur décès ; nous ne savons pas s’ils y sont pour toujours. On nous dit ailleurs que les méchants endurent des souf-