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en soit, la pensée qui paraît se dégager de ces récits, c’est que le sacrifice de la vie est l’acte religieux par excellence. Cet acte, par lequel un homme quitte volontairement la vie, ne doit pas être confondu avec celui qui consiste à immoler des hommes malgré eux. Il est question des sacrifices humains dans nos récits ; mais ces actes odieux sont attribués à la race abhorrée des Vetâlas, et Vikramâditya y met fin ; il est intéressant de retrouver dans nos récits cette mention des sacrifices humains. On a agité la question de savoir si les Indiens avaient effectivement pratiqué cette horrible coutume, et le résultat des recherches a été affirmatif. Que les Indiens les aient ou non pratiqués eux-mêmes, il est certain qu’ils en ont conservé le souvenir, et ce trait de nos récits, comme beaucoup d’autres apparemment, doit se rattacher à de bien anciennes traditions. En résumé,l’effusion du sang humain, d’un sang expiatoire revient sans cesse dans nos textes ; et nous comprenons ainsi comment l’inextinguible manie des immolations volontaires et des sacrifices humains (je prends ce terme dans le sens le plus large), s’est perpétuée chez les Hindous de génération en génération.