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ces noms se rapportent à Çiva. Nous trouverions donc dans nos contes Vishnu et Çiva, ce qui suppose une sorte de conciliation entre les deux divinités rivales. Mais les divinités ne sont ni fréquemment, ni clairement citées ; les récits du trône n’ont point un caractère bien accusé, soit dans le sens du çivaïsme, soit dans le sens du vishnuïsme. Ils s’occupent peu des grandes divinités du Panthéon brahmanique, ils aiment mieux s’attacher à de menues divinités qui peut-être ne sont guère plus réelles (je parle en me plaçant au point de vue hindou) que les noms de lieux et les autres particularités notées dans les différents contes, mais qui du moins, nous paraissent représenter fidèlement les objets de l’adoration populaire. Car nous n’avons point à faire ici aux leçons officielles du brahmanisme ; il s’agit de contes composés pour la foule. Or, elle doit y retrouver, sous une forme mythique qui semble la transporter dans un monde de fantaisie, l’image de ses préoccupations habituelles. Peu importe que telle divinité citée dans les contes n’existe pas plus que le lieu où son autel est censé établi, pourvu qu’elle ressemble à telle divinité dont le lecteur indi-