Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/51

Cette page a été validée par deux contributeurs.

conjugale, comprise comme une immolation de la femme à l’époux décédé, passe avant les devoirs de la maternité.

Dans le récit 29, nous trouvons un cas analogue, mais non identique, qui donne lieu à une discussion en règle, qu’on pourrait intituler le « pour » et le « contre ». Il s’agit d’une femme commise à la garde du roi Vikramâditya, laquelle, se croyant veuve, entre aussi dans le feu par fidélité à son mari. Avant que le sacrifice soit consommé, le roi cherche à détourner la veuve de son projet ; celle-ci répond. Et ainsi un débat sur le devoir des veuves s’engage entre ces deux personnages. Il est vrai que le roi déclare n’avoir eu d’autre but, en combattant le dessein de cette veuve inconsolable, que de mieux faire éclater sa fidélité ; il n’en plaide pas moins contre le suicide.

Voici l’argument du roi : C’est la vie qui fait le lien entre les époux ; quand la vie cesse, le lien est rompu ; rien ne rattache plus les époux l’un à l’autre : la femme restée seule peut, à son choix, garder le célibat ou choisir un nouveau mari.

L’argumentation de la veuve est plus développée, mais repose sur un seul principe,