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faiblesse ou par devoir à son mari vicieux, en même temps qu’elle se montre docte et docteur ! Le récit premier nous offre un exemple de l’influence exercée par la femme en raison de sa beauté, influence plus puissante que les raisonnements les plus solides ; il s’agit d’un roi qui ne peut siéger dans son conseil sans avoir sa femme à ses côtés.

Quand il est dit que la femme ne peut se donner qu’à un seul homme, cette phrase doit être prise à la lettre et d’une manière absolue. Après la mort de celui à qui elle était unie, la femme doit lui rester fidèle et ne peut s’unir à un autre homme. On sait assez que les femmes indiennes, pour être plus sûres de ne pas trahir la foi conjugale, accompagnaient leur mari dans la mort. Cette grave question se trouve posée et résolue dans nos textes ; il vaut la peine d’y insister.

Dès l’introduction, nous voyons Vikramâditya mourir laissant sa première épouse enceinte. Celle-ci laisse arriver le terme, puis, une fois délivrée, elle abandonne son enfant aux conseillers du roi qui l’élèveront, et « entre dans le feu », c’est-à-dire qu’elle se brûle pour partager avec son mari les jouissances du bonheur suprême. Ainsi la fidélité