Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne peut se donner qu’à un seul homme ; mais la réciproque n’est pas vraie : un homme peut fort bien prendre plusieurs femmes. Si le fait n’est pas énoncé comme un principe et un droit, il est démontré par plus d’un passage qui implique l’existence de la polygamie. Vikramâditya a, en effet, plusieurs femmes ; néanmoins, il y en a toujours une qui est la première épouse, quelquefois considérée presque comme une épouse unique ; et il ne manque pas de passages relatifs à l’union des sexes, où le narrateur parle comme si la polygamie lui était inconnue. Il y a plus ; on accorde aux femmes une certaine influence et parfois une sorte de supériorité intellectuelle. L’énumération des 18 vices cités plus haut est faite par une femme qui moralise son mari et lui fait la leçon, tout en partageant son vice, par passion ou par obéissance ; car tous deux jouent aux dés sans s’arrêter, pendant que l’ennemi assiège leur capitale. Il s’agit en effet, dans ce récit, d’un roi et d’une reine. La reine, tout en jouant, expose à son mari les inconvénients de sa conduite ; le mari n’en a cure, et continue de jouer : curieux exemple que celui de cette femme obéissant par