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bras en attendant les arrêts du sort ? La question est agitée à propos d’un monarque détrôné par ses sujets, chassé de son pays, élu roi dans un autre sans aucun effort de sa part, attaqué par l’ennemi dans sa nouvelle capitale, jouant aux dés pendant qu’on travaille à sa ruine, restant néanmoins maître de ses États, et conservant ainsi sans souci ce qu’il avait acquis sans travail. Vikramâditya conclut de là que rien ne peut arrêter le cours du destin, qu’il est donc bien inutile de faire des efforts en pure perte ; mais un docteur lui oppose le Nîti-çâstra qui fait à l’homme un devoir de lutter contre la fortune, contre le destin, et de déployer constamment toutes les énergies qu’il a en lui (13).


§ 10. — UN ROI PEUT-IL VOYAGER ?
— DU DEVOIR QUI LUI INCOMBE

La question qui vient d’être examinée avait été posée à l’occasion des voyages du roi. Vikramâditya voyage beaucoup : ses excursions, à la vérité, ne sont pas longues ; il a des chaussures magiques qui lui font