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qui est de nature à diminuer ou augmenter a une borne contre laquelle elle vient se briser ; ainsi la souveraineté, l’héroïsme, la gloire, l’éclat, la science, l’exemption de passion étant de nature à diminuer ou à augmenter dans la masse des êtres vivants, il faut reconnaître à cette souveraineté et aux autres qualités supérieures, tout autant qu’il y en a, une certaine limite. Or celle qu’on lui reconnaîtra, c’est nécessairement cet unique Seigneur suprême dont voici la nature : il est omniscient, seigneur de tout, se révélant comme la série de tous les effets permanents, aussi bien que comme la cause de toutes choses, témoin de tout ce qui remplit l’espace. Sans pieds, mais allant partout, sans mains, mais saisissant tout, sans yeux, mais voyant tout, sans oreilles, mais entendant tout ; il connaît tout, il est partout et néanmoins nul ne peut le saisir ; il n’a besoin d’aucun appui, il est l’appui de toutes choses ; il est, par sa nature, bonté, intelligence, félicité ; sa force lutte contre les difficultés et en triomphe par l’habileté. Aussi Mahâmâyâ, après l’avoir fait, a dit dans le Çâstra : Sa propre nature est d’être la cause et la racine du monde entier ; de là