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paroles en l’air, comme (ce qu’on dit) des fleurs célestes, des arbres et autres plantes de la Grande Forêt. Cet être qui existe et se soutient par lui-même, qui produit la fin de toutes choses, créateur, conservateur et destructeur du Samsâra, Içvara (le seigneur) n’est qu’une fiction, une pure fiction. Ainsi toute conception qui s’appuie sur des démonstrations dépassant l’ordre des choses visibles manque de preuves solides et n’est, pour les gens aveuglés par l’ignorance comme un golângula[1] aveugle qu’une cause de trouble (et d’égarement), une mauvaise conseillère.

L’auguste Vikramâditya, après avoir entendu les divers discours par lesquels le sophiste s’efforçait de détruire l’autorité des Vedas, fut quelque peu en colère et dit : Fi ! incrédule ! si, d’après tout ce que tu as dit, à savoir qu’il n’y a pas de preuves supérieures au témoignage des yeux, t’appuyant sur ce principe, tu récuses l’autorité de l’induction, et des autres raisonnements analogues pour accepter seulement les preuves fournies par le témoignage des yeux ; comment alors le

  1. Espèce de singe (Babouin ?)