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fuite pour garantir leur propre vie. Toi, pour sauver un étranger dont tu ne connais ni le pays, ni les mœurs, ni la famille, tu es prêt à renoncer à la vie à laquelle on tient (généralement) à l’excès ! il est difficile de trouver un homme semblable à toi pour l’empressement à secourir les autres.

« Après avoir adressé au roi ces paroles, ils coupèrent les liens de l’homme amené pour le sacrifice et le lui remirent. Constamment préoccupé de la pensée de faire ce qu’il fallait, l’auguste Vikramâditya saisit son glaive et se préparait à s’immoler, quand, à l’instant, la déesse apaisée dit au roi ; Hé ! grand roi, je suis contente ; demande ce que tu veux choisir. — Le roi répondit : Hé ! déesse, si tu es satisfaite, accorde-moi ce don de mon choix : exauce le désir qui fait venir ces gens ici pour un sacrifice, et, à partir d’aujourd’hui, n’accepte plus aucun sacrifice humain. Accorde-moi ces deux choses. — Qu’ainsi soit, répondit la déesse ; et, à dater de ce jour, aucun sacrifice humain ne lui fut plus offert. »

L’auguste roi Bhoja, ayant entendu ce discours de la vingt-septième figure, renonça ce jour-là encore.