Page:Feer - Contes indiens, 1883.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plaisir des unions permises, puis goûtait jusqu’à l’aurore un sommeil paisible. C’est ainsi qu’il passa son temps tous les jours de sa vie.

« Or il arriva un jour que, à la tombée de la nuit, à l’heure du sommeil, il eut un cauchemar, indice de quelque malheur. Le matin, il en informa les Pandits qui lui dirent : Grand roi, ce cauchemar n’annonce rien de bon ; nous conjecturons qu’il surviendra quelque malheur. Ces paroles lui firent faire les réflexions suivantes : la mort est inévitable ; les femmes, les enfants, les richesses et tous les autres objets du samsâra sont passagers comme des bulles d’eau ; à la mort, il ne reste plus rien à personne : la loi est la seule chose qui puisse servir dans l’autre monde. Donc, après avoir reconnu le peu de valeur du samsâra, un homme de bien doit amasser des mérites, et faire en sorte que les misérables amassent des richesses.

« Ce raisonnement fait, l’auguste Vikramâditya, ouvrant les portes des pièces qui renfermaient tout ce qu’il avait de richesses et de biens meubles, fit publier partout (cet ordre) : que quiconque le désire vienne puiser au mobilier du roi. À la suite de cette pro-