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ne savons quelle injure, prit le parti de s’expatrier. Cependant Bartrihari finit par prendre le monde et la royauté en dégoût ; il quitta le trône et se fit ermite. Il ne laissait pas de fils, et on ne put lui trouver un successeur convenable. Vikramâditya sortit alors de sa retraite, se présenta comme candidat au trône, fut agréé, et régna glorieusement jusqu’au jour où il périt sur le champ de bataille en combattant Çâlivâhana. Sa première épouse était alors enceinte ; elle attendit le moment de sa délivrance pour « entrer dans le feu », c’est-à-dire, pour se brûler et suivre son mari dans la mort. Le fils qu’elle laissa fut élevé par les conseillers du feu roi et régna à son tour sous le nom de Vikramâsena.

La lutte de Vikramâditya et de Çâlivâhana est de nouveau décrite dans le conte vingt-troisième, mais d’une manière différente. Çâlivâhana, appelé Çâlavâhana, y est représenté comme un enfant merveilleux qui triomphe de son adversaire ; mais Vikramâditya est sauvé grâce à sa piété. S’il fallait concilier les données de ce récit avec celles de l’introduction (ce qui n’est pas d’une absolue nécessité), il faudrait, sans doute, ad-